Socio-esthétique

Évaluation de l’impact des ateliers de socio-esthétique dans les centres d’hébergement d’urgence et les centres d’hébergement et de réinsertion sociale

La socio-esthétique, qui désigne «la pratique professionnelle de soins esthétiques auprès de populations souffrantes et fragilisées par une atteinte à leur intégrité physique, psychique, ou en détresse sociale »[1], est née au début des années 1980 dans le domaine médical. Fondée sur l’idée que certaines expériences (maladie, accident, handicap, exclusion sociale, détention…) participent à une relégation du corps et à une dégradation de l’estime de soi, elle vise à recréer des conditions favorables à la restauration de l’image de soi par une « remédiation » par le corps.

 

Si la discipline s’est au fil des années développée dans d’autres champs que le médical, notamment celui de l’accompagnement social, son introduction reste encore timide et sa pratique est souvent méconnue, voire dévalorisée. Pour certains, il s’agirait d’actions anecdotiques, « superficielles » alors que les parcours des personnes en situation de précarité demandent des accompagnements renforcés du point de vue de l’emploi, du logement ou de la santé… Elles sont également souvent confondues avec des ateliers de relooking, de conseil en image et jugée « futiles » au regard des autres difficultés ou problématiques rencontrées.

 

Dans ce contexte de progressive institutionnalisation de la discipline, cette étude s’est attachée à saisir et expliciter les effets des ateliers de socio-esthétique dans les parcours des personnes, à observer les différentes formes sous lesquelles elle peut se déployer, ou encore à réfléchir sur les « fondamentaux » qui la caractérisent. Ce travail s’est ainsi fondé sur une méthode résolument qualitative : sur une durée d’un an et demi, nous avons multiplié entretiens approfondis et observations dans 4 centres d’hébergement Emmaüs à Paris, où des ateliers de socio-esthétique étaient financés par la Fondation L’Oréal. Les observations d’ateliers, entretiens avec les équipes et les socio-esthéticiennes, ou encore les entretiens réitérés (à 6 mois d’intervalle) auprès de personnes participant ont permis d’améliorer la connaissance de cette discipline et de nourrir la réflexion autour de son articulation avec le travail social.

 

[1] D’après la définition du CODES (Cours d’esthétique à option humanitaire ou sociale), organisme habilité à délivrer les formations en socio-esthétique.

Commanditaire

  • Fondation L’Oréal, en partenariat avec Emmaüs Solidarité

Localisation

  • Paris

Date

  • 2015