Les séparations parentales constituent aujourd’hui un fait majeur de société. En 2011, 3,4 millions d’enfants de moins de 18 ans, soit un enfant sur quatre, ne vivaient pas avec leurs deux parents. Cet accroissement des séparations a une incidence directe sur les configurations familiales, qui se diversifient de plus en plus. Depuis les années 1980, ces transformations ont contribué à l’émergence et à la diffusion du concept de « coparentalité ».
Le terme s’est généralisé avec la loi de mars 2002, qui statue sur l’égale autorité parentale et les droits et devoirs des parents pour contribuer à l’entretien et l’éducation des enfants. Avec ce principe, la dissolution du lien conjugal ne marque plus la fin du couple parental. Mais dans la pratique, l’exercice conjoint de l’autorité parentale soulève néanmoins de nombreuses questions. Quelles formes prend l’organisation quotidienne autour des enfants quand les parents ne cohabitent plus ? Comment se répartissent les dépenses liées à l’éducation des enfants ? Comment les ex-conjoints coopèrent-ils pour éduquer leurs enfants?
La réalisation de cette étude se fonde sur une méthode qualitative, qui a consisté en la conduite de 70 entretiens semi-directifs auprès de parents séparés, vivant actuellement en couple au sein d’une nouvelle union. Une partie de ces entretiens a été réalisée ‘en miroir’, c’est-à-dire auprès de chacun des 2 ex-conjoints d’un même couple. Ce matériau riche a permis de faire émerger la diversité des styles d’exercice de la coparentalité, mais également de les resituer de façon dynamique, en retraçant les trajectoires coparentales des parents séparés.